Roland Besnard : “Faire de Bouyer-Leroux un acteur majeur de la brique en France”

[ juillet 2011 ]


Le groupe coopératif Bouyer-leroux va accroître ses capacités de production de briques de structures au travers de deux opérations de croissance interne. Il va en effet investir sept millions d’euros sur l’une de ses trois unités de Saint-Martin-des-Fontaines (Vendée) afin d’augmenter ses capacités de production de 75 000 à 100 000 tonnes avec 15 créations de postes. L’investissement sera achevé en 2012. En Normandie, Bouyer-Leroux vient d’acquérir des terrains à Hodeng-Hodenger (Seine-Maritime), dans le but d’y implanter en 2015 une nouvelle usine d’une capacité de 150 000 à 200 000 tonnes, représentant un investissement de 35 millions d’euros. Le groupe, qui a renouvelé son offre en 2010, prévoit de réaliser un chiffre d’affaires de 90 millions d’euros lors de son exercice 2010-2011, qui sera clos en septembre prochain, contre près de 70 millions en 2009-2010. Nous avons interrogé Roland Besnard, Pdg du groupe Bouyer-Leroux, qui nous détaille les deux projets d’investissements en Vendée et en Normandie.

ICV: Vous vous apprêtez à investir sept millions d’euros sur votre site de Saint-Martindes-Fontaines, en quoi va consister cet investissement?
Roland Besnard : « Il s’agit d’un investissement dans l’accroissement des capacités de production qui va permettre à ce site d’augmenter sa capacité de fabrication de briques de murs rectifiées. Ce sont des briques qui connaissent aujourd’hui un très fort développement de la demande. Nous allons donc réaliser d’importants travaux sur une ligne déjà existante qui produit actuellement de la bio-brique cloison pour y ajouter la fabrication annuelle de 100 000 tonnes de briques à structure alvéolaire verticale (BGV). Nous allons démarrer les travaux au premier trimestre de l’année prochaine, ce qui nous permettra de bénéficier de cette nouvelle capacité dès le printemps 2012 ».

En quoi vont consister les travaux de modification de cette ligne de production?
« Ils peuvent être divisés en trois parties. La première concerne un investissement dans la remise à neuf du four dont nous allons modifier environ les deux tiers de l’installation. Une commande qui a été passée à la société Ceric technologies. Nous allons également modifier notre entrée et notre sortie de séchoir en faisant appel à une nouvelle technologie brevetée par Ceric technologies qui sera, je peux vous l’annoncer, mise en oeuvre pour la première fois en France. Ajoutons un certain nombre de modifications que nous allons apporter au niveau de l’empilage et du dépilage ainsi qu’un investissement qui sera également réalisé sur une rectifieuse afin de pouvoir produire sur cette ligne de la brique de 20 cm rectifiée. En résumé, notre investis-sement se répartit en parts égales entre four-séchoir et manutention (empilage, dépilage, rectification) ».

La partie malaxage et broyage est-elle également concernée par ces investissements?
« Nous n’avons pas prévu, à ce jour, de modifications dans le process de préparation des matières, que ce soit au niveau de la cave à terres, du malaxage, comme du broyage. Je vous rappelle que sur ce site de Saint-Martin-des-Fontaines, nous avons déjà investi 20 millions d’euros en 2008 dans de nouvelles capacités qui sont aujourd’hui utilisées à 100 % ».

A quels marchés sera destinée la nouvelle production?
« Cet investissement va, bien entendu, nous aider à sortir quelque peu de notre zone de chalandise traditionnelle. Audelà de nos clients de Pays-de-la-Loire, nous souhaitons ainsi développer nos ventes vers les régions Aquitaine et Centre. Nous anticipons également un accroissement de nos ventes sur l’ouest de la France où nos capacités sont certes, actuellement satisfaisantes, mais de vraient, selon nos prévisions, être amenées à se développer de manière conséquente ».

Parlons de votre projet d’implantation en Normandie. Pourquoi une nouvelle usine dans cette région?
« Il s’agit d’un projet engagé depuis presque deux ans pour lequel nous avons acquis des réserves foncières dans la région sur la “Boutonnière du pays de Bray” où nous avons réalisé des sondages dans cette veine d’argile très connue des géologues. Nous avons réalisé cinq essais industriels avec la matière issue de cette veine afin de mettre au point le mélange. Nous prévoyons de réaliser de nouvelles acquisitions foncières au cours des prochains mois, de manière à ce qu’à la fin du premier semestre de l’année prochaine nous puissions être propriétaire de réserves nous permettant de bénéficier de 30 années d’approvisionnement. Ajoutons à cela que des études faune-flore sont actuellement menées sur les carrières et les sites industriels potentiels. Concernant ces sites, nous étudions actuellement différentes options afin d’évaluer, pour chacune d’entre elles, les coûts des infrastructures industrielles afin d’optimiser notre investissement ».

Quels types de briques cette future usine va-elle produire?
« Nous prévoyons d’y fabriquer 200000 tonnes par an de briques de mur. La commande effective des équipements, notamment four et séchoir, sera faite dès le second semestre 2013. Un planning qui nous permettra de produire nos premières briques fin 2015, début 2016, avec 60 emplois créés localement. Comme dans notre usine de Saint-Martin-des-Fontaines, nous y produirons des briques rectifiées de 20 cm, et peut-être de 25 cm ».

Son implantation géographique va-t-elle vous ouvrir de nouveaux marchés?
« Tout à fait, nous servirons alors les marchés d’Ile-de-France, du Nord, une partie de l’Est et le centre de la France. Ajoutons qu’il ne s’agit pas seulement d’accroître notre production pour développer de nouveaux marchés mais également pour “soulager” nos capacités actuelles et nous redonner un peu de disponibilité. Nous sommes en effet persuadés que le potentiel de développement des parts de marché de la brique en terre cuite face au parpaing et au béton banché demeure important sur le quart-nordouest de notre pays. D’autre part, cette nouvelle capacité de production implantée en Normandie nous permettra d’accentuer notre présence sur des marchés où nous investissons de manière importante sur le plan commercial en optimisant nos prix de revient et nos coûts de transport ».

Cela va donc également passer par un redéploiement de votre force commerciale ?
« En effet, nous avons décidé d’un accroissement de 30 %, sur cinq ans, de notre effectif commercial de sorte à développer non seulement nos forces de ventes mais également nos actions d’assistance technique auprès des maîtres d’ouvrages et maîtres d’oeuvre ».

Après avoir réalisé ces opérations de croissance organique, ne réfléchissez-vous pas à de la croissance externe?
« Oui, la croissance externe reste pour nous un objectif. Toutefois, sur des marchés extrêmement consolidés comme le sont aujourd’hui ceux de la brique de mur, le nombre d’opportunités est relativement limité. De ce fait, nous avons privilégié des opérations de croissance organique »

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