BESTINCLASS, UNE SPÉCIALITÉ DE POLISSAGE
La société BESTinClass a été fondée en 1995 dans le canton de Vaud près de Genève en Suisse, où est situé son siège social. Plus communément appelée BinC, cette société de pointe appartient depuis 2007 au groupe Richemont international S.A., groupe mondial spécialisé dans le luxe. BinC emploie aujourd’hui 32 personnes dans ses deux usines de Genolier près de Genève et de Saint-Priest près de Lyon, en France. Parmi ses clients figurent la plupart des grands noms de l’horlogerie de luxe, de l’aéronautique (sociétés Snecma moteurs, Turbomeca…), de la lunetterie (société Luxury Eyewear Sas), du médical (Biomet) encore Valeo, Philips,… Lauréat de l’innovation en 2004, prix décerné par la ministre déléguée de l’Industrie française Nicole Fontaine, BinC a poursuivi ses travaux de recherche et développement. Notamment concernant son procédé M.M.P. qui a ainsi fortement évolué.

Partenariat avec l’allemand EOS
En 2008, BinC a engagé une politique d’expansion internationale en signant des accords de joint-venture en Chine, aux États-Unis et en Grande-Bretagne. De plus, un accord de partenariat a été conclu en 2009 avec le leader mondial de la fabrication de prototypes par frittage laser, la société EOS basée près de Munich en Allemagne. « Ce développement engagé pour suivre, voire anticiper, la demande client va se poursuivre dans les années qui viennent » souligne Laurent Cataldo, directeur général de BinC. « Nous devons impérativement élargir notre champ d’action et être présents dans les pays à fort potentiel pour notre société. »

[ avril 2011 ]

La société BESTinClass (ou BinC, voir encadré) a fait breveter son innovation technologique, le procédé de polissage fin créant une hyper-finition de surface, MMP.
Cyril Gouverd, responsable recherche & développement chez BinC, indique : « le procédé que nous utilisons s’appelle le MMP dans notre langage quotidien, pour Micro Machining Process. Ce traitement, dont la machine est brevetée par notre société, est un procédé de finitions de surfaces unique au monde qui consiste en un micro-usinage obtenu par une formulation spécifique d’agrégats. Ils sont mis au contact de la pièce à traiter selon un procédé mécanico-physico-chimique dont le secret est bien gardé. » « Une particularité unique du MMP est le traitement sélectif de la pièce concernée, impossible à obtenir avec les procédés de polissage classiques, automatiques ou manuels. Il permet d’obtenir un état de surface et une rugosité totalement maîtrisés : soit pour répondre à des caractéristiques physiques très précises, soit pour le plaisir de l’oeil, tout simplement. »
« Ainsi, dans l’horlogerie ou la joaillerie, le MMP permet d’obtenir un poli miroir sur toutes les surfaces et formes complexes y compris sur des pièces très fragiles, et ne nécessitant plus qu’un avivage. De plus la reproductibilité à l’identique sur chaque pièce est garantie. Notre procédé permet d’accompagner nos clients dans l’utilisation de machines et de matériaux plus innovants et plus performants, tels que le titane ou encore la céramique qui se développe dans les industries du luxe mais aussi dans l’aéronautique.»
Le procédé innovant développé par BinC est particulièrement apprécié par des sociétés de l’horlogerie, de l’aéronautique, de l’outillage ou du médical. Mais d’autres secteurs s’intéressent à ce procédé : la lunetterie, la fabrication de stylos, la céramique,le moulage, la F1.

Micro-usinage de pièces en céramique

BinC a développé une formulation spécifique de son procédé MMP adaptée à la céramique, matériau très dur et cassant. La céramique étant un matériau très résistant à l’usure, elle est très utilisée par les fabricants d’outillage pour augmenter la durée de vie de leurs produits.
BinC travaille depuis plusieurs années déjà sur des pièces en céramique pour des outillages et s’intéresse depuis 2009 au domaine de la céramique esthétique.
Dans ce domaine, les applications visées sont la bijouterie, la joaillerie et l’horlogerie pour les boîtiers et bracelets de montres principalement.
La céramique est obtenue à l’aide d’une poudre soit comprimée et frittée, soit injectée et frittée. Ce dernier procédé s’appelle le CIM: Ceramic Injection Molding. Le matériau est ensuite usiné à l’aide de meules très dures à grain en diamant. La finition traditionnelle (polissage manuel) ou la tribo-finition ont pour inconvénient de déformer les pièces en arrondissant très sensiblement les arêtes. Le temps d’usinage et le coût sont nettement plus élevés qu’avec le procédé MMP.

Des arêtes respectées

Le procédé mis au point par BinC permet une réactivité plus grande. Cyril Gouverd précise : « nous traitons plus de pièces dans un temps donné ; par exemple, dans le domaine des lunettes, le gain de temps est de plus de 30 %. De plus, la qualité esthétique de la pièce est respectée. Le design est préservé: il n’y a pas de déformation des pièces. Les arêtes sont conservées grâce à un rayon plus fin qui entraîne un arrondi plus modeste. Enfin, question coût, le gain est apporté par un délai optimisé du traitement des pièces ».
La première application du procédé est « esthétique, ajoute-t-il, pour l’horlogerie,la joaillerie, la bijouterie, la lunetterie… » Mais une autre application est son « utilisation sur des pièces très techniques tels que les outillages, joints, paliers, composants de pompes, d’injecteurs… » Il complète : « nos premiers clients sont français. Ce sont des sociétés qui travaillent avec des entreprises suisses. L’utilisation de la céramique se développe partout. Cependant l’horlogerie et la joaillerie, par exemple, sont concentrées en Suisse et en France. Alors que l’aéronautique est nettement plus mondialement implantée. » La production a commencé en 2009 pour une société française et se développe pour répondre aux commandes de nouveaux clients. Le secteur de la céramique est stratégique pour l’entreprise, « dont le développement s’appuie sur l’utilisation de son procédé à de nouveaux matériaux. Au-delà de ses activités actuelles, BinC est ouverte à toute demande et saura apporter des solutions techniques et commerciales compétitives pour ses clients,» résume Cyril Gouverd.