Les argiles du Sparnacien
[ juillet 2011 ]
En géologie, le Sparnacien constitue la partie inférieure de l’étage Yprésien, qui marque la base de l’Éocène, il y a 55,8 millions d’années. Cette couche d’argile affleure à l’Est de Paris, dans la côte de l’Ile-de-France, et elle est extraite en différentes carrières, réparties sur la rive nord de la Seine. Ce sont plus d’une trentaine de carrières qui sont réparties sur les 70 km qui séparent Montereau et Sézanne, en passant par Provins. Elles alimentent l’usine de Beaujard en différentes argiles qui permettent de répondre à des caractéristiques variées
Une argile destinée à la fois au carrelage, sanitaire et réfractaire
Vincent Borde, responsable de carrière pour Imerys, précise : « les argiles de Provins sont reconnues pour leurs qualités et s’exportent jusqu’en Asie. Elles permettent de réaliser différents mélanges argileux pour trois produits céramiques différents : carrelage, sanitaire, réfractaire. » Dans le bassin de Provins, l’épaisseur dugisement exploitable est de 3 à 8 m d’argile seulement. « Mais il s’agit d’une argile kaolinique pure, donc très plastique. Elle a des propriétés rhéologiques qui lui confèrent une bonne coulabilité pour certaines applications sanitaires : onctuosité et viscosité sans trop d’humidité », ajoute Vincent Borde.
Dans les carrières du Sparnacien, avant d’atteindre l’argile, il est souvent nécessaire de retirer de 15 à 35 m d’épaisseur de découverte, et les couches les plus pures, destinées au réfractaire, sont au fond du gisement dans le bassin de Provins. « Mais, explique Vincent Borde, il s’agit de marchés à forte valeur ajoutée, ce qui assure la rentabilité de l’exploitation. Néanmoins, nous recherchons des applications pour écouler les autres argiles, avec des phasages d’exploitation pour servir les différents marchés. Pour ouvrir une carrière, plusieurs années sont nécessaires, y compris la prospection puis l’étude du gisement, d’où la difficulté à faire coïncider la production avec le besoin des clients. »
Remise en culture pour les agriculteurs au bout de 3 à 5 ans
Les carrières ont une surface de 20 à 30 ha, à l’intérieur de laquelle une fosse de 2 à 3 ha se déplace. Leur impact est ainsi transitoire et limité en surface, et les terrains bénéficient d’un réaménagement coordonné qui permet une remise en culture pour les agriculteurs au bout de 3 à 5 ans, selon le contrat de fortage pour le terrain. À la fin de chaque carrière, le terrain est remis en état pour être réutilisé par l’agriculture ou reboisé. Un plan d’eau vient combler le déficit de matière. Si la carrière perturbe l’écosystème, elle évite aussi que les espaces deviennent monotones comme avec l’agriculture : elle est donc une chance pour la variété de l’écosystème et la biodiversité.
Super Article ! Bravo !
Bonjour
serait il possible d’avoir plus d’information sur les débouchés ? nous réalisons une exposition sur les roches de seine-et-marne.
merci d’avance
cordialement
Pour une association nous recherchons 1/2 m3 d’argile réfractaire. Peut on encore se le procurer ? Si oui, où ?