Kristin Mc Kirdy expose à Sèvres
La Cité de la céramique donne carte blanche à Kristin Mc Kirdy, céramiste, pour réaliser un rapprochement historique et esthétique entre son travail et certaines des pièces de céramique conservées dans les collections qu’elle a fréquentées avec assiduité lors de ses études. L’exposition, ouverte jusqu’au 14 janvier 2013, clôt plusieurs années de résidence à Sèvres, Kristin McKirdy étant venue y travailler pour la première fois en 2008 et y achevant son œuvre en 2012. Outre l’ensemble des créations en porcelaine de Sèvres imaginées au fil de sa résidence, une sélection d’une cinquantaine de pièces plus anciennes est présentée, offrant un panorama complet de sa démarche depuis vingt ans. Cette exposition rétrospective, la première en l’occurrence, consacrée aux créations de Kristin McKirdy a l’ambition de rendre compte de la richesse de la personnalité de cette artiste internationalement reconnue. Sensible, discrète et généreuse, ses multiples facettes se retrouvent dans son art, qui élève la céramique, matériau primitif, au rang d’art majeur par la seule puissance de l’esprit et de la sensibilité.
Des “corps” polis
Kristin McKirdy aime les formes organiques, les courbes, les modules où l’angle aigu n’est qu’un contrepoint pour mettre en valeur son contraire tout en rondeur. Férue d’archéologie, on peut voir dans nombre de ses productions, un hommage aux premiers céramistes, comme ses “corps” polis évoquant l’art mobilier des premiers âges, ou ses formes évoquant la simplicité parfaite des céramiques des premières civilisations méditerranéennes. Sa résidence à Sèvres a influencé son travail. Sèvres, sa porcelaine si particulière, la palette de ses décors, en particulier ceux du xviiie siècle et l’infinie possibilité d’invention des couleurs se sont avérés un vivifiant terrain d’expérimentations. Grâce à cette “cuisine alchimique”, Kristin McKirdy a réalisé des projets qui régalent les sens. Ses coupes généreusement garnies à l’instar de cornes d’abondances, font miroiter des trésors de pierreries et d’or. Éléments à facettes ou organiques, couleurs franches ou or pur, pastels gourmands comme les macarons des grands pâtissiers, captivent comme autant d’évocations sensuelles. Ses coffres-nuages entretiennent le mystère, de même que ses trompe-l’oeil de porcelaine, l’os à ruban de bronze et le coussin à pompon, un brin surréalistes. Ces objets nourris de références puisées dans l’iconographie du xviiie siècle célèbrent un raffinement que l’artiste remet au goût du jour. Parallèlement à la rétrospective à Sèvres, une douzaine de pièces réalisées lors de sa résidence au sein des ateliers, sont mises en vente à la galerie parisienne de Sèvres-Cité de la céramique.