IFB Refractories (Insulating Fire Brick, nom générique des “briques réfractaires isolantes” dans le monde), a été créée en 1929 à Buzançais dans l’Indre et est dirigée depuis 2004 par Didier Pessiot. Elle fabrique des briques réfractaires pour les hauts fourneaux des aciéries, céramistes et verriers du monde entier. Afin de pouvoir continuer à fournir ces briques résistant à de fortes chaleurs, Didier Pessiot a mené pour son entreprise une politique avancée d’innovation et de réactivité.

Une étude de trois ans afin d’en garantir la qualité

La recette ancestrale de cette production de briques réfractaires, un procédé vieux comme le feu, utilisé aussi bien en Chine par les Ming pour la cuisson de leurs vases qu’en Occident à l’époque médiévale pour les fours à pain, est constituée d’un mélange argile-eau-fibres végétales cuit à forte chaleur, actuellement au-dessus de 1000°.
«Notre production certifiée répond à la norme officielle ASTM, indique Didier Pessiot. Mais, afin d’apporter un supplément de qualité et répondre aux besoins de sécurité du marché mondial, IFB Refractories a mené, avec les in génieurs de l’ENSCI (École nationale supérieure de céramique industrielle), des études de novembre 2010 à mars 2012, pour mieux connaître la structure interne de notre production de briques. Les argiles utilisées par notre société proviennent de quatre carrières : nous exploitons nous-mêmes deux carrières situées à proximité de l’usine, et les deux autres, en Charente et Bretagne, le sont par le groupe Imerys auquel nous achetons les argiles et kaolins. Les argiles de ces quatre carrières ont été analysées en fonction de leur densité et de leur composition physico-chimique. Les recherches entreprises pour déterminer la corrélation entre leur densité, leur porosité et leur conductivité, financées en partie par Oseo et le Conseil général de l’Indre, poursuit Didier Pessiot, vont nous permettre de mieux connaître la structure interne des briques réfractaires que nous produisons. Nous pourrons ainsi, d’une part mieux maîtriser notre cycle de production, d’autre part mieux connaître les axes de recherches afin d’améliorer encore les performances de nos produits. Cela nous permettra de lutter plus efficacement contre des con currents à coûts de production plus faibles, mais dont la qualité est souvent très inégale ».

Alliance avec des sociétés d’ingénierie habituées à répondre à des contrats importants

IFB Refractories, qui a vendu en 2011 pour 4,2 millions d’euros de briques réfractaires, mais aussi des pièces de forme, ciments et bétons… répond facilement à des commandes portant sur 30 à 70 000 briques réfractaires. La société entretient aussi un stock important pour répondre à des demandes urgentes de ses clients et s’engager sur de plus gros projets.
« Nous avons par exemple livré pendant l’année 2011 à la société Aluar située en Argentine, un ensemble de 800 000 briques réfractaires et pièces de forme acheminées par cargo, destinées à la construction d’un four de cuisson d’anodes pour la production d’aluminium primaire. » Mais Didier Pessiot a aussi dû parfois renoncer à d’importants contrats à cause de coûts de production plus faibles venant de concurrents situés en Chine ou en Inde qui n’ont pas les mêmes contraintes environnementales.
Pour y remédier, IFB Refractories s’allie à des sociétés d’ingénierie situées en Allemagne, habituées à répondre globalement à ces con trats importants : les produits livrés en Allemagne sont alors ré-exportés sur l’ensemble du monde industriel.
Autre difficulté sur le marché international à laquelle IFB Refractories ne peut répondre seule : les projets souvent gigantesques et ponctuels, spécifiques de la production d’aluminium primaire sous technologie Pechiney.
« Après plusieurs années de discussions, précise Didier Pessiot, nous avons eu, en 2011, une première expérience très positive avec un groupe japonais, confrère et néanmoins concurrent sur certains produits, concernant un contrat important en Australie. Si bien que nous envisageons actuellement une alliance avec ce confrère japonais pour répondre à un projet aux Émirats arabes unis, portant sur une fourniture totale de 2,2 millions de briques réfractaires isolantes, » conclut-il.