Erlus : des économies d’énergie centrées sur l’électricité
L’efficacité énergétique constitue un objectif stratégique pour les organismes (entreprises, autorités, institutions…). Elle permet de diminuer les coûts et de réduire les émissions de gaz à effet de serre liées à leurs activités. La norme européenne EN 16001 “systèmes de management de l’énergie” a été élaborée et publiée le 1er juillet 2009. Elle a pour objectif le développement d’une gestion méthodique de l’énergie pour améliorer l’efficacité énergétique. Cette norme européenne a ensuite inspiré la norme internationale Iso 50001 “systèmes de management de l’énergie : exigences et recommandations de mise en oeuvre”, publiée le 15 juin 2011.
Cette norme est le fruit d’un consensus entre 61 pays. Disponible en versions française et anglaise, elle est destinée à remplacer l’EN 16001 et à devenir la référence internationale dans le domaine des économies d’énergie. Selon l’Agence internationale de l’énergie (IAE), la norme Iso 50001 pourrait avoir un impact sur 60 % de la demande d’énergie mondiale.
L’Iso 50001 donne les lignes directrices pour développer une gestion méthodique de l’énergie afin de privilégier la performance énergétique. À partir d’un diagnostic énergétique initial, l’organisme conforme à la norme définit ses cibles énergétiques et établit un plan de comptage de l’énergie. Un système de management respectant les exigences de cette norme permet de réaliser à court terme des économies d’énergie et de réduire les coûts. Faire face à la rareté de l’énergie et à son augmentation durable de prix, tout en contribuant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, tels sont les objectifs principaux de cette norme. Une entreprise, une collectivité ou toute autre organisation a la possibilité de faire reconnaître sa démarche par un organisme indépendant. Celui-ci vérifie sur place la conformité à la norme et délivre, le cas échéant, un certificat Iso 50001.
Chez Erlus, la fabrication des tuiles exige une grande qualité de combustion, et limite les choix concernant l’énergie des fours, qui ne peuvent être alimentés qu’en gaz de haute qualité. C’est donc sur le poste des consommations électriques qu’Erlus fait porter ses efforts de réduction des consommations énergétiques.
Dietmar Scherer, directeur marketing d’Erlus AG, indique : « dans notre processus industriel, nous sommes dépendants du gaz naturel et du gaz liquéfié de haute qualité, en particulier lors du processus de combustion. » La fabrication des tuiles impose des critères de qualité élevés, et tout particulièrement dans le processus de combustion. Des essais ont eu lieu sur le site de production d’Erlus à Neufahrn, en Bavière. Cependant, précise Dietmar Scherer, « jusqu’à présent, les tentatives de fonctionner ici avec des énergies alternatives comme du biogaz ne se sont pas montrées fructueuses. »
Des réductions de consommations tous azimuts
Dietmar Scherer ajoute : « dans le domaine de l’alimentation en électricité, des voies nouvelles et prometteuses sont possibles. Et nous nous attachons tout particulièrement au thème de la consommation d’électricité. Ainsi, nous avons déjà réalisé beaucoup d’économies d’énergie par le biais de différentes mesures. » Les réductions de coûts en énergie (gaz, électricité) se répercutent ainsi sur l’organisation de la production.
Dietmar Scherer donne quelques exemples : « ces deux dernières années, nous avons installé des convoyeurs à faible consommation d’énergie. » Par ailleurs, «des ventilateurs régulés avec variation de vitesse dans le séchoir ont permis d’en réduire la consommation d’électricité.»
Il continue: « il y a quatre ans déjà, nous avons installé un dispositif de récupération des hautes températures afin de valoriser au mieux les chaleurs d’échappement des fours.» Enfin, « l’opti misation de la production d’air comprimé, il y a un an à peine » a permis à Erlus de baisser les consommations de cette forme d’énergie très coûteuse.
Isolation et gestion de l’énergie
Le thème de l’isolation est aussi important chez Erlus, et Dietmar Scherer détaille : « sur beaucoup de parcours, nos épaisseurs d’isolation vont bien au-delà de la norme habituelle ou requise afin d’éviter des pertes de chaleur. »
Si l’entreprise, pour des raisons de qualité, ne peut produire qu’avec du gaz naturel ou du gaz liquéfié, Erlus travaille en ce moment « à la mise en oeuvre d’un système de gestion de l’énergie selon la norme DIN EN 16001 » (ou NF EN 16001), ajoute Dietmar Scherer. «Nous en attendons une amélioration constante des potentiels d’économie d’énergie jusqu’à épuisement des possibilités, par exemple dans le domaine de la consommation d’électricité. »
La difficulté, précise-t-il, c’est que « nos clients attendent, outre une utilisation respectueuse des ressources énergétiques, mais également une qualité de produit très élevée. Il faut sans cesse respecter cet équilibre. »
« À l’avenir, nous allons également vérifier de façon ciblée différentes possibilités, en particulier des méthodes pour mettre en oeuvre une production d’énergie alternative et décentralisée. Nous pensons que c’est la meilleure manière de procéder, plutôt que d’acheter de l’électricité “verte” compensée à d’autres endroits par une production d’électricité “conventionnelle”,» explique Dietmar Scherer. Et Erlus a encore beaucoup « d’idées et de projets qui se consacrent à cette question. Parmi eux se trouvent des approches qui, en raison de la complexité du processus de production, doivent être testées au préalable de façon intensive.
Nous avons donc commencé par des petites initiatives comme le remplacement des moyens d’éclairage énergivores par les moyens d’éclairage LED à faible consommation d’énergie. En effet, le domaine de l’électricité nous semble offrir de bonnes opportunités pour la mise en oeuvre des énergies alternatives. Ce faisant, notre objectif principal est d’atteindre un niveau d’efficacité le plus performant possible tout en maintenant les émissions de CO2 au plus bas.» Concernant, l’énergie éolienne, cependant, le site de production d’Erlus se trouve dans le sud d’Allemagne, où cette énergie ne joue pas de rôle important. « Erlus utilise surtout des énergies en provenance de turbines à gaz ou de centrales de cogénération, » complète Dietmar Scherer.
