L’entreprise Fauvel basée, à Moon-sur-Elle (50) et reconnue pour son savoir-faire dans le domaine de la fabrication de faîtières ainsi que de carreaux de terre cuite émaillée, a été mandatée pour la création de vases Primavera par le magasin parisien Le Printemps. Bien que la supervision des vases ait été effectuée par Normandy Ceramics, la marque de Fauvel entièrement dédiée à la réalisation de carreaux, neuf designers ont inspiré la réalisation des vases, dont Nina Ricci, Carven, Vanessa Bruno ou encore Kenzo.
Les vases ont été exposés dans le magasin Le Printemps entre avril et mai derniers et fabriqués chacun en trois exemplaires : deux d’entre eux étaient destinés à à l’exposition, tandis que le dernier se verra faire l’objet d’une vente aux enchères d’ici la fin de l’année, au profit du magazine féminin gratuit Rose.

Des faîtières en terre cuite aux décorations les plus contemporaines
Depuis la création de l’entreprise à la fin des années 50, Fauvel a évolué pour devenir aujourd’hui incontournable et reconnue dans la fabrication de carreaux pour sols, cuisines et salles de bain, mais aussi dans le domaine de la céramique d’art.
À ses débuts pourtant, l’entreprise n’avait rien d’artistique puisqu’elle était uniquement spécialisée dans la création de pièces horticoles en terre rouge, de faîtières de toiture ainsi que de divers matériaux en terre cuite. Elle n’a malheureusement pas échappé à la crise de la terre cuite ayant fortement sévi dans le secteur il y a quelques années, ce qui a donc tout naturellement donné lieu à un repositionnement de son offre, plus que nécessaire pour sa pérennité.
C’est ainsi qu’est née la marque Normandy Ceramics, dont l’offre porte plus particulièrement sur les carrelages décoratifs 3D, marché de niche qu’elle investit dorénavant de manière plus qu’établie et qui cible en grande majorité les particuliers. C’est ce qui explique notamment les multiples collaborations de l’entreprise, dont celles avec les designers Nicolas Le Nocher, Pietro Seminelli, Verner Panton, ou encore Adrien de Melo pour ne citer qu’eux, toutes ayant abouti à des gammes de carreaux décoratifs commercialisées sous la marque Normandy Ceramics. Ces rapprochements professionnels plutôt singuliers lui ont par ailleurs permis d’entrer en contact avec le bien connu Stéphane Parmentier, designer officiel des magasins Le Printemps et d’obtenir ainsi cette fameuse collaboration pour la réalisation des vases Primavera.

La terre blanche au service de carreaux de qualité
La réputation de l’entreprise s’est également solidement forgée grâce à la mise en place d’un tout nouveau procédé par l’entreprise il y a cinq ans, lui permettant de créer des pièces en terre blanche bien plus résistantes et modulables que les possibilités offertes par la terre rouge.
La pâte issue d’un mélange de terre faïencée et de grès est « chauffée à basse température pour obtenir un matériau extrêmement résistant, destiné à une utilisation en ciel ouvert » explique Tony Lecoutre responsable du site manchois, précisant que « Fauvel maîtrise et utilise tous les types de coulage hormis le coulage sous pression ».
Ce procédé, utilisé en particulier pour les carreaux complexes en trois dimensions dernièrement développés par Normandy Ceramics, lui a également permis d’exporter ses créations partout en France, et Fauvel peut se targuer d’exporter vers de lointaines destinations telles que Singapour et New-York. Pour ce faire, l’entreprise ne fait usage que de matières premières d’origine européenne, issues notamment d’Allemagne ou encore de Molay-Littry (14).
En ce qui concerne ses activités en temps que fabricant de terre cuite, elles se poursuivent en parallèle de ses collaborations artistiques, comme on a pu le constater récemment avec la présence de l’entreprise sur les chantiers de rénovation du Grand Trianon de Versailles ou encore au château de Fontainebleau. Fauvel développe par ailleurs ses propres gammes de produits avec une offre pouvant contenir jusqu’à 10 000 références, composée par exemple de pièces de sanitaires ou d’extrémités de canapés. À l’heure actuelle, 10 personnes travaillent sur le site de Moon-sur-Elle, et un chiffre d’affaires de sept à huit millions d’euros est prévu pour le prochain exercice.